Mourir à Mairena

Tel va hélas être le destin de milliers de pauvres chiens cette année encore ; il y a des noms qu'on prononce tout bas lorsqu'on aime les animaux, Mairena et Olivenza. La première est près de Séville, la deuxième en Extrémadure, l'une et l'autre figurent parmi les pires perreras ou fourrières d'Espagne, qui en contient pourtant beaucoup. Des milliers de chiens y arrivent chaque année, non pas pour y attendre du secours ou un potentiel adoptant, comme en France, mais pour y mourir dans les souffrances et l'abjection les plus totales ; les animaux sont entassés dans d'immenses hangars fermés, les petits avec les grands, les blessés et les malades mêlés aux malheureuses femelles en train de mettre bas des chiots qui vont être brûlés quelques heures plus tard comme de vulgaires déchets. Les animaux ne reçoivent ni soins ni nourriture ni eau, ils ne sont là que pour mourir, soustraits à la vue de la population ; ils sont dans la boue, leur sang et leurs excréments, sans même un bout de béton propre où dormir .

L'enfer sur terre, dont la mort les délivrera rapidement, car on estime à moins d'une semaine l'espérance de survie d'un animal entré sain à Mairena.Le pire de ce scandale, dénoncé depuis plusieurs années, est que les fourrières sont largement dotées financièrement par les autorités régionales ;ainsi, on estime à 900 000 euros les fonds alloués à Olivenza.